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mat 1592. a55
courage que l'armée n'ait été entierement délabrée.
Le 22 de may, les politiques de Paris firent courir le bruit que les ducs de Mayenne et de Parme, craignans d'être forcés dans leur camp, avoient délogé Ia nuit du dix-huitiéme, et s'étoient campés à un quart de lieuë de Caudebec, où ils inanquoieut de vivres, le pain étant à dix sols la livre, le vin à trente sols la pinte ; l'eau même de fontaine y est très-chere. Et au surplus, que le maréchal de Biron les avoit attaqués et enlevé leur cavalerie légère, fait prisonniers trois ou quatre cens, gagné un grand nombre de chevaux, et une partie de leur bagage. Ils ajoutent que si le marchal de Biron n'eût point arrêté l'infanterie (-) du Roy, qui déjà avoit défait deux régimens des ennemis, la victoire auroit été entiere.
D'autres assurent que dans un conseil tenu par les chefs de l'armée catholique, auquel assistèrent les ducs de Mayenne, de Parme, de Guise, le comte de Bosset, le prince de Rainuce, le seigneur Claude de La Bar-lote, et plusieurs autres tant François, Espagnols, Wa-lons, qu'Italiens, le duc de Parme avoit remontré la nécessité des vivres et des munitions où se trouvoit l'armée catholique, étant bloquée d'un côté par une grande riviere, et de tous les autres côtés par les here-
(-) N'eût point arrété l'infanterie : « Le maréchal de Biron, dit Mezeray , arrêta dans cette journée le cours de la victoire ; et se contentant d'avoir battu les ennemis, il ne voulut pas les pousser à bout, de peur d'achever une guerre où il avoit le principal commandement. On dit qu'il avoit répondu au baron de Biron son fils, qui lui deman-doit cinq cents chevaux pour défaire entièrement les troupes de la Ligue : ■ Quoi donc ! nous veux-tu renvoyer planter des choux à Bi-« ron ? > Réponse qui irrita si fort le baron (qui ne pensoit qu'à acquérir de la gloire ), qu'il dit k plusieurs de ses amis que s'il étoit roi, il feroit couper la tète au maréchal.
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